Le Sabot d’or 2016

Christa Markwalder, présidente du Conseil national

La présidente du Conseil national Christa Markwalder (PLR) a tenté d’empêcher la publication d’articles critiques par le biais de l’étage des chefs.

La conseillère nationale PLR Christa Markwalder a remis à la lobbyiste Marie-Louise Baumann des documents internes de la Commission de politique extérieure (CPE). La lobbyiste Marie-Louise Baumann, très bien rémunérée pour ses services, était mandatée par des clients kazakhs: c’est ainsi que des documents de la CPE ont atterri à Astana. Christa Markwalder a en outre déposé une intervention préformulée par Marie-Louise Baumann, rédigée en collaboration avec des représentants kazakhs et pour laquelle la lobbyiste a été payée.

Lorsque l’affaire du Kazakhstan est devenue publique, Christa Markwalder a déclaré publiquement avoir fait une erreur: «Je ne referais certainement pas la même chose, j’ai été imprudente. Je m’en excuse et je m’en expliquerai aussi au bureau (du Conseil national, note de la rédaction)». (Interview «Blick», 12.05.15) Mais en coulisses, Christa Markwalder a commencé à intervenir auprès des journalistes, des rédacteurs en chef et des dirigeants des maisons d’édition, comme la «NZZ», «Tamedia» ou le groupe «Blick», afin d’empêcher la continuation de la couverture médiatique. La future présidente du Conseil national, et donc la plus haute personnalité suisse, ne voulait pas que son année présidentielle soit gâchée par une mauvaise presse.

Pour de nombreux observateurs, Christa Markwalder a définitivement dépassé les bornes lors de la nomination du rédacteur de la «NZZ» Markus Häfliger au titre de «Journaliste de l’année». La future présidente du Conseil national a interféré via un formulaire en ligne auprès de la rédaction du «Schweizer Journalist» contre la nomination de ce journaliste, qui a mis l’affaire sur les rails, et a ainsi voulu empêcher sa distinction. Le rédacteur en chef de l’époque, Markus Wiegand, a rendu l’affaire publique.

Les divers portraits réalisés par les médias suisses au cours de l’année présidentielle de Christa Markwalder ont provoqué une nouvelle escalade. La présidente désignée du Conseil national a exigé de plusieurs médias suisses que l’affaire du Kazakhstan ne soit pas évoquée dans les portraits la concernant. Il s’agit d’interventions auprès du «Tages-Anzeiger», de la «NZZ» et de l’agence de presse «ATS». Par sa démarche, et à l’abri des regards, Christa Markwalder a tenté d’entraver au principe de transparence, tout en donnant l’impression au public de reconnaître une faute et de s’engager pour cette même transparence.